dimanche 10 août 2014

Dédicaces et remerciements

Je voudrais dédier ce blog à tous les pèlerins que j'ai croisés en chemin :
- Cécile : hospitalière qui m'a prodigué quelques conseils judicieux,
- Basile : qui portait sa maison sur le dos 
- Tonny : hollandaise, sympa et avec qui j'ai cheminé une petite semaine
- Grégoire : qui avaient une douzaine d'ampoules aux pieds et continuait de marcher sans les soigner,
- Florence : qui bon an, mal an, a cheminé à son rythme du Puy à Saint-Jean
- Patrice: il avait laissé la moitié de ses affaires de randonnée chez lui, persuadé que le chemin était "une affaire pour petit vieux en déambulateur"
- Margot : elle finissait les étapes en portant son jeune chien de deux mois et demi dans les bras,
- Marie : elle m'a appris à calmer une piqure d'insecte en utilisant le plantain que nous avions sur les sentiers
- les sisters act
- Joël, Michelle, Caroline, Béatrice....
- tous les éclopés qui malgré les blessures et les souffrances poursuivaient le chemin avec genouillères, attelles...
- tous ceux qui ont du, malgré leur volonté, abandonner le chemin, coupés net dans leur élan, ravagés
- tous les anonymes dont je ne saurais jamais rien
ce sont eux qui ont fait mon chemin et qui m'ont permis chaque jour d'avancer un peu plus loin

Je voudrais remercier :

- les miens que j'ai lâchement abandonnés mais qui m'ont soutenue et encouragée jusqu'au bout,
- le couple de Limogne en Quercy de la maison en chemin qui m'a reçue le soir comme à la maison,
- Joëlle  à Lectoure qui m'a donné de l'extrait de pépin de pamplemousse pour soigner mes différents maux
- un certain basque qui se reconnaitra et qui a invoqué les dieux du pays basque lors de ma tendinite

Fin


Dernier jour aujourd'hui. Je ne crois pas que j'aurais pu aller beaucoup plus loin. En fait cela aura été plus dur mentalement et physiquement que je ne l'avais imaginé. A aucun moment je n'ai flanché, si ce n'est avec cette malheureuse tendinite, mais à tout moment le physique peu lâché : cheville, genou, ou encore hanche, infection en tout genre... J'avoue que certains jours de chaleur ou de mauvaise nuit, certaines étapes inintéressantes et longues, les jours qui s'enfilent loin des siens...ont mis à dure épreuve mon moral.

L'arrivée au milieu de la pollution atmosphérique, sonore et visuelle est totalement désemparante. Que de futilités tout d'un coup. Le chemin est un monde parallèle qui ne s'encombre pas de frivolité.

Cependant que de bons souvenirs je garde en mémoire. La richesse du partage, la démesure des paysages traversés, les kilomètres parcourus sac à dos à travers la campagne, les rencontres improbables...heureusement il me reste les 700 kms de l'Espagne un jour surement !

Tolérance et humilité sont les maitres mots du chemin. J'espère que je ne les oublierai pas en route.

2014-08-10 - Ostabat / Saint Jean Pied de Port - 23 / 711



10 aout 2014 - Ostabat / Saint-Jean Pied de Port - environ 711 kms 


L'étape du jour

Nuit mouvementée suite à l'orage :
- coupure d'électricité dès le 1er éclair (elle ne sera toujours pas revenue lorsque nous quittons le village-
- de la grêle alors qu'avec le vent il est presque impossible de fermer les volets
- un paquet de poussière blanche qui tombe du plafond dans notre chambre
- la chambre voisine qui prend l'eau qui dévale les escaliers
- les semelles des chaussures des non-prévoyants qui flottent allègrement sur 2cms d'eau
tout çà dans la bonne humeur et à la lampe frontale

Contrairement à ce que je pensais nous n'avons pas que de la départementale et finalement le paysage basque avec ses petits villages offre encore une fois des images d'Epinal.


Il va falloir que je refasse mes calculs car j'ai l'impression que je me suis emmêlée les pinceaux dans mes calculs de kilomètres, mais je suis aux environs des 711kms.

Arrivée à Saint-Jean-Pied-de-Port : jolie ville mais prise d'assaut par les touristes en ce mois d'aout.




samedi 9 août 2014

2014-08-09 - Aroue / Ostabat - 25 / 687

9 août 2014 - Aroue / Ostabat - 25 / 687


L'étape du jour

Après une nuit catastrophique ponctuée du ronflement d'une pèlerine du dortoir et de la pompe de la station d'épuration, nous nous levons aux aurores et partons d'un bon pied à 8.00.

L'enthousiasme ne diminuera pas malgré les montées et descentes qui se succèdent. En effet le paysage est magnifique. Je pense que cette étape restera pour moi une des plus belles. 

Les Pyrénées en toile de fond, la vue porte loin, au dessus de tous ces petites collines vertes et riantes avec quelques fermes ou villages blancs et rouges.

L'orage de début juillet a été catastrophique dans la région. Il a emporté la partie moderne du pont qui avait été construit sur l'ancien pont. C'est impressionnant de voir les dégâts que peuvent causer les inondations.


Première grande étape de la journée : la stèle de Gibraltar qui marque le point de réunion des trois chemins de Saint-Jacques venant du Puy-en-Velay, de Vezelay et de Tour. 


Deuxième étape : la chapelle de Soyarza. Le point de vue est magnifique, avec une panoramique à 360°. Cette vue va malgré tout se mériter car elle nécessite 1/2 heure de grimpette avec une forte pente.

L'arrivée à Ostabat couronne cette belle étape (malgré une dernière montée assez traître).

Ces 24 kms ont été durs mais superbes.

Un peu de culture

Ostabat porte le nom d'Izura en basque qui signifie le "versant", et évoque le site sur lequel le village s'est développé au fil des siècles. Avant et durant le premier millénaire, c'est sur les hauteurs que la vie s'organise, et non dans la vallée, boisée et peu hospitalière. Ensuite, l'utilisation de l'espace et le paysage se modifient. Peu à peu, maisons et cultures "descendent"... Au XII siècle, les pommes, le cidre, le millet et le lait constituent la base de l'alimentation. Plus tard apparaissent les vignes, puis au XVI siècle les premiers champs de maïs.... Aujourd'hui, l'Otzibarre déroule un superbe tapis de prairies parsemé de troupeaux. Le lait de brebis est devenu la principale production agricole de la région.


vendredi 8 août 2014

2014-08-08 - Navarrenx / Aroue - 18 /662

8 août 2014 - Navarrenx / Aroue - 18 / 662

L'étape du jour

Petite étape aujourd'hui, mais ce n'est pas plus mal pour soigner les différents maux.

Franchissement de la rivière "le Saison" qui sépare le Béarn du Pays Basque. 


Contrairement à ce qui était prévu, le soleil est de la partie jusqu'en milieu d'après midi. L'orage éclate et comme toujours dans cette contrée il est préférable d'être à l'abri.

jeudi 7 août 2014

2014-08-07 - Marslacq / Navarrenx - 22 / 644

7 août 2014 - Maslacq / Navarrenx - 22 / 644



L'étape du jour

Aujourd'hui est un jour sans. Il fait lourd, le chemin est surtout composé de route et de maïs... Bref un jour sans.

On se rapproche des Pyrénées. 

On traverse le Gave de Pau


Nous quittons les champs de cultures diverses et variées pour retrouver l'élevage. 

Un veau s'est échappé de son champs 

et le paysan en profite pour nous faire une leçon :
- les veaux sont mâles et femelles. Les veaux que l'on mange sont tués vers l'âge de 14 mois
- les bœufs sont des veaux mâles castrés qui seront tués vers 48 mois, mais il y en a de moins en moins,
- on mange donc plutôt de la vache que du bœuf,
- et puis bien sûr il y a le taureau (toro dans la langue du coin)


Un peu de culture

Navarrenx

Dès le XIV siècle, Navarrenx fut érigée en bastide médiévale. Au XVI siècle, Henri II d'Albret, grand-père du futur Henri IV, devant la nécessité de protéger son pays de Béarn de la convoitise des royaumes de France et d'Espagne décida de fortifier la ville point stratégique. Un architecte italien, Fabricio Siciliano, éleva à Navarrenx la première place bastionnée en France sur le type italien. 


Les remparts à peine achevés furent aussitôt éprouvés au cours des guerres de religions qui ravagèrent le Béarn. Vaillamment défendus par le baron d'Arros, lieutenant de Jeanne d'Albret, ils résistèrent durant trois mois au siège de 1569 (guerre de religions).


mercredi 6 août 2014

2014-08-06 - Pomps / Maslacq - 19 / 620

6 août 2014 - Pomps / Maslacq - 19 / 620

L'étape du jour

Les chaînes de collines sont régulièrement entrecoupées de cours d'eau, ce qui explique pourquoi le chemin sinue en montant et en descendant sans cesse. 

Au loin on devine la chaîne des Pyrénées.


Traversée de la petite ville d'Arthez de Béarn qui est toute en longueur car construite sur une crête.

Passage du gave de Pau


Nous arrivons tranquillement à Maslacq vers 14.30. Le soleil aura été de la partie.

Et aujourd'hui nous avons le droit à la piscine. C'est une véritable détente pour tout le corps : des sensations oubliées depuis longtemps.

Et puis le pied semble tenir.