Credencial et Compostella



Credencial (Carnet du pèlerin)

  • -       Un petit peu d'histoire

Au Moyen Âge, le pèlerin qui voulait partir sur un Chemin de Compostelle devait demander une lettre de créance à son évêque, seule autorité qui pouvait donner cette autorisation. Le pèlerin devait être un bon chrétien et être reconnu comme tel par ses concitoyens. Une petite enquête précédait généralement la remise de la lettre.

Une fois la lettre obtenue, le futur pèlerin faisait son testament, car il n'était pas sûr de pouvoir revenir. Plusieurs mouraient en route, soit de maladies, soit victimes des bandits ou des loups croisés dans les régions montagneuses. Quelques-uns, trop faibles pour revenir, s'installaient le long du Camino francés, leur pèlerinage accompli. Ce voyage pouvait durer cinq, dix ans, selon la distance à parcourir.

Le jour du départ, le pèlerin assistait à la messe avec les gens de sa paroisse et recevait la bénédiction du curé. Durant la cérémonie, le prêtre bénissait une petite pierre que le pèlerin devait apporter et lancer dans son dos au pied de la Cruz de Hiero (la Croix de fer), peu après Rabanal del Camino. Comme cette petite pierre contenait tous les vœux des gens de la paroisse, le pèlerin devait tout faire pour la protéger.
La cérémonie terminée, le pèlerin faisait ses adieux à sa famille, à ses amis qui l'accompagnaient en cortège jusqu'au prochain village. Les gens le quittaient au milieu des larmes, ne sachant pas s'ils le reverraient un jour. Le pèlerin prononçait alors la phrase magique : « Je reviendrai si Dieu le veut ».

Le pèlerin devait présenter sa lettre de créance à chaque fois qu'il arrivait dans un refuge pour pèlerin. Comme il ne portait que très peu d'argent, il devait souvent s'arrêter pour travailler quelques jours dans les « domaines » consacrés pour les pèlerins et administrés par des ordres religieux, que l'on appelait aussi en espagnol los hospitales. Comme fruit de son travail, il recevait un sauf-conduit qui lui permettait d'être reçu dans le prochain domaine. Ainsi de domaine en domaine, au bout de quelques années, il atteignait Santiago de Compostela, à l'ouest de l'Espagne.
S'il décidait de revenir chez lui, il devait faire les mêmes démarches, mais en sens inverse. Cette fois, cependant, il portait fièrement sa coquille de saint Jacques. Ce qui, dit-on, le protégeait de tous les dangers.

  •  Et aujourd'hui 
La credencial est un document que l'on se procure avant le départ à certains endroits en France ou en Espagne. Ce document donne accès aux refuges - albergue en Espagne, et gîtes chrétiens en France. Ailleurs, il est facultatif. On y fait apposer un tampon caractéristique du gîte ou d'une association de pèlerins.

Ce document sert de preuve de son passage dans ces gîtes et permet l'obtention de la compostela à Saint-Jacques de Compostelle aux personnes qui ont marché au moins les 100 derniers kilomètres à pied ou 200 derniers km à vélo et qui auront, sur cette distance, fait tamponner leur credencial deux fois par jour.

http://www.duquebecacompostelle.org/Formulaires/credencial.shtml
La Compostela ou certificat de pèlerinage
La Compostela est le document écrit en latin qui est remis au pèlerin à son arrivée à Compostelle par le Bureau des pèlerinages pour attester qu'il a fait le pèlerinage pour venir se recueillir sur le tombeau de l’apôtre Jacques.

  • -       De quand date la Compostela ?

Son origine n'est pas connue avec précision. On peut penser qu'elle est la descendante des attestations que les personnes condamnées au pèlerinage devaient rapporter comme preuve de l'accomplissement de leur peine.

  • -       Depuis quand est-elle donnée à tous les pèlerins ?

On peut penser que cette délivrance est liée aux règlementations des pèlerinages car les pèlerins furent progressivement tenus d'apporter des justificatifs de leurs déplacements.

En 1650, la pratique semble établie car un guide paru à Toulouse cette année là indique :
"Tous les Pelerins doivent recevoir le Corpus Domini comme à Pasques, et y a Prestres de toute nation pour soy confesser, et reçoivent les Pelerins françois à la chapelle de France, qui est dernier (derrière) le grand autel ... Et puis se mettent confraires de S. jacques, et chacun prend un petit Cartel signé du Cardinal Majour de ladite Eglise. Et se montrent les reliques une ou deux fois le jour seulement."
La délivrance du "petit Cartel" semble, à cette époque, liée à l'adhésion à la confrérie (en fait celle de l'hôpital des Rois catholiques). Une confrérie existe toujours, sans lien avec la Compostela, mais peu de pèlerins en deviennent membres.

La pratique est confirmée en 1718, par la « Chanson du devoir des pèlerins », extraite du livret Les chansons des pèlerins de S. Jacques, Troyes, 1718, p.21
« A Compostelle, de coutume ancienne, on y prend la portion, mangeant le pain des anges qui descendit du ciel pour notre salvaison, rendant mille louanges au grand roi immortel… Puis chacun se dispose à vouloir retourner »; Il prend « lettres de témoignage et d'attestation… pour la confession »


  • -       Règlementation du bureau de la cathédrale de Compostelle relative à la Compostela

Pour recevoir la COMPOSTELA il faut, en principe, faire le pèlerinage depuis la porte de sa maison jusqu'à la tombe de l’apôtre Saint Jacques.

Les distances à parcourir étant très différentes d'après le lieu de départ, il a été convenu que le pèlerinage peut-être écourté jusqu'à un strict minimum de 100 Km à pied ou à cheval ou de 200 Km à vélo. Il faut avoir parcouru au moins les 100 ou 200 derniers Km avant Saint Jacques de Compostelle.

Autrefois la Compostela était la preuve qu'on avait accompli sa peine ou une pénitence publique. A présent c'est un certificat d'un caractère Spirituel attestant qu'on a fait le pèlerinage traditionnel à Saint-Jacques-de-Compostelle PIETATIS CAUSA.

http://www.saint-jacques.info/compostela.html


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