mercredi 9 juillet 2014

2014-07-09 - Montgros / Saint Chely d'Aubrac - 20 / 132,50

9 juillet 2014 - Montgros / Saint Chely d'Aubrac - 20 / 132,50




L'étape du jour :

Départ à 8.30 sous la bruine avec une température de 7°C, mais le paysage est magnifique.

L'étape du jour est facile en théorie puisqu'il n'y a que 20 kms. Par contre les chemins qui traversent l'Aubrac ne sont pas faciles : très pierreux et pleins de boue. Et il y a une descente avec un dénivelé de 500m.


Le GR traverse : Nasbinals, Aubrac pour arriver à St Chely d'Aubrac.


Nous quittons le département de la Lozère (48) et la région Languedoc Roussisson, pour l'Aveyron (12) et la région Midi-Pyrénée à Aubrac.







 Ce Neck de basalte est un des plus anciens pointements de l'Aubrac (9,2 Ma env. (+/- 0,3).
Cette ancienne cheminée volcanique dégagée par l'érosion, perce le socle de micaschistes
Le paysage change totalement en arrivant sur Saint Chely d'Aubrac
 Ne jamais se laisser abattre




Fougasse : brioche du pays




En cas de pluie forte, il faut savoir s'arranger des abris de fortune.













Ce qui est super avec l'Aubrac, c'est que les paysages sont magnifiques, mais... en chemin on rencontre le panneau suivant :







Pas d'erreur le GR amène au portillon




 Toujours pas d'erreur, une fois le portillon passé, le chemin traverse le champs de vaches.




 Et oui, il faut passer prés de la vache










Et du taureau !!!!!
















UN PEU DE CULTURE



Nasbinals

50 ans avant notre ère, lors de la conquête de la Gaule, Jules César trouve parmi les peuples qui s'opposent à sa progression, les Gabales, dont le territoire s'étend d'Aubrac en Margeride et des Causses aux Cévennes. Les premiers réseaux de voirie voient le jour. Il existait quelques infrastructures celtiques, les drailles dont la force occupante s'inspire pour construire un réseau avec relais et bornages. Le "Pagus Gabalitanus" est traversé dans sa partie nord par la voie d'Agrippa qui relie Lyon à Bordeaux en traversant Anderitum (Javols), Ad Silanum (Puech Cremat près de Nasbinals, dernier relais avant la descente en pays ruthène), Segodunum (Rodez)…



Les premières communautés chrétiennes remontent au VII° siècle avec l'évangélisation par Grégoire de Tours qui souhaitait mettre un terme aux rites païens pratiqués au lac de Saint Andéol près du mont "Hélanus". Les premières églises de Marchastel et Nasbinals furent construites à ce moment là.


Après 951, nombreux sont les pèlerins qui suivent les pas de l'évêque Godescalc, premier français à parcourir le chemin du Puy en Velay à Conques. Dans ce mouvement, on connaît le rôle déterminant joué par les ordres monastiques. Autour des abbayes mères, se multiplient fondations et prieurés d'où se développent les voies qui permettent l'essor du pèlerinage et autour desquels se dessine le noyau des bourgs actuels. Au début du 11° siècle, un prieuré autour de l'église de Nasbinals témoigne d'une communauté villageoise. En 1074, les moines de St Victor de Marseille firent éclore la robuste église de style roman devenant un de leurs prieurés qui offrait un abri sûr aux pèlerins avant de franchir le plateau et rejoindre Aubrac.






En 1135, le prieuré est rattaché à la Dômerie d'Aubrac et ce jusqu'à la Révolution.
L'église Sainte Marie de Nasbinals est aujourd'hui un des fleurons de l'art roman en Aubrac. Elle est remarquable par la polychromie de ses matériaux, son clocher octogonal et la voûte de la nef en ogive.


Aubrac

L'Aubrac doit son nom à l'ancienne dômerie d'Aubrac à 1350 m d'altitude. Aubrac tire son nom de «Alto Braco» qui veut dire "lieu élevé". Jusqu’aux alentours de l’an 1000, l’Aubrac était couvert de forêts de hêtres et de sapins. Ces bois abritaient des brigands qui y trouvaient la tranquillité et de quoi se cacher. Ceux-ci détroussaient les pèlerins venant du Puy-en-Velay et qui utilisaient l'ancienne voie romaine appelé via Agrippa menant de Lyon à Bordeaux et Toulouse en passant par Javols en terre de Peyre et Rodez pour se rendre au sanctuaire de Saint-Jacques de Compostelle en Espagne. Ce pèlerinage avait pris son essor dès le 10ème siècle.



Au XIIe siècle, la domerie d'Aubrac n'existait pas encore. La région était particulièrement hostile et mal famée, décrite selon les textes comme "loc[us] horroris et vastae solitudinis" (lieu d'horreur et de profonde solitude)...

Un pèlerin allait éprouver à ses dépens les dangers de l'Aubrac médiéval, en 1120. Il s'appelait Adalard, comte de Flandres, et se dirigeait lui aussi vers le Finistère espagnol et la tombe de l'apôtre. A l'aller, sur les plateaux de l'Aubrac, il dut repousser une attaque de brigands; au retour, il se perdit dans une tempête de neige. On dit alors qu'il fit vœu de construire un hôpital et un monastère, refuge et abri pour les pèlerins de passage. Cette abbaye fut construite par des moines en 1120. On l’appela Abbaye d’Aubrac.
Il reste de l'ancien monastère quelques vestiges : l'église romane, un bâtiment du XVe siècle transformé en maison forestière, une tour carrée dite "Tour aux anglais" qui aurait vers 1350 (pendant la guerre de 100 ans) été bâtie pour protéger la dômerie des attaques des anglais.

Les moines pendirent les brigands et ils défrichèrent au fur et à mesure autour de leur abbaye. Ces espaces déboisés étaient trop en altitude pour cultiver de façon rentable des céréales. Par contre, l’herbe poussait bien et était très riche. C’est ainsi que l’élevage a commencé et c’est comme cela qu’est née la race Aubrac : une race rustique, très résistante. Les vaches ont nourri les hommes qui ont pu peupler l’Aubrac.

Saint-Chely d’Aubrac


L'existence d'une vie humaine à Saint-Chély est très ancienne. Des silex taillés datant de moins 3400 avant Jésus-Christ ont été découverts dans les "prats majoux", prés abrités en dessous du bourg. Quand à l'origine du nom de Saint-Chély, elle est controversée : Sanctus Hilarius (Saint-Hilaire),Sanctus Eligius (Saint-Elie) ou Sanctus Elodius (Saint-Eloi), qui aurait donné Sanch Eli en occitan.  Les premières traces de l'existence de celle-ci remonte à 1082 dans un acte où l'évêque de Rodez en fait don à l'Abbaye Saint-Victor de Marseilles. Les terres de Saint-Chély sont alors divisées entre les trois seigneuries de Belvezet, d'Estaing et de Calmont. Ce dernier céda ses terres à la dômerie d'Aubrac en 1270. 


 L'église fut brûlée par les routiers en 1385, avant d'être reconstruite au début du 15ème siècle. Dans le même temps, le bourg est fortifié. Le clocher actuel est en fait une tour de gué qui se trouvait sur les remparts. Une originalité de l'église réside dans les doubles tribunes superposées ainsi que dans les gros arc doubleaux.








Saint-Chély se trouve sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. On en trouve une marque sur la croix du pont vieux. Elle date du 14ème siècle et porte sur son fût un pèlerin sculpté. 








Saint-Chély n'était pas seulement une bourgade religieuse. Au 16ème siècle, il existait une industrie très florissante : celle des tisserands. Les gens de ce métier se réunirent en 1519 en une corporation qui était la forme des syndicats de l'époque, sous l'invocation de Saint Eutrope. 




Ainsi, le bourg a été un précurseur en terme d'électrification. Les premières ampoules électriques brillaient dès 1914 grâce à la reconversion d'un des moulins situés sur la Boralde. Ceci prend tout son sens quand on sait que certains petits hameaux de l'Aubrac ne pouvaient accueillir la fée électricité 50 ans plus tard en 1964.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.